L’exode rural à partir de 1850 vide les campagnes, la ville offrant du travail avec les grands chantiers publics et l’industrie. La main-d’œuvre salariée, en baisse, devient plus chère : les grands propriétaires cherchent donc à compenser en augmentant la productivité du travail et les rendements, en se modernisant et en appliquant les nouvelles méthodes préconisées par certains agronomes.
A partir de 1880, des écoles départementales d’agriculture subventionnées par l’Etat se multiplient. L’élevage est transformé avec l’amélioration des races, les rendements sont augmentés par la sélection des plants et semences et l’utilisation des engrais, les machines agricoles se développent jusqu’en 1910.
En 1881 l’Etat prend des mesures pour soutenir l’agriculture et constitue un Ministère de l’Agriculture indépendant.
… « Depuis que l’agriculture, s’inspirant des grandes lois qui régissent la création ; depuis que, s’appuyant sur les découvertes de la chimie, de la physique, de la physiologie végétale ; depuis qu’appelant la mécanique à son aide, elle s’est constituée à l’état de science ; depuis enfin qu’elle compte parmi ses maîtres et ses représentants une foule d’hommes à qui leur savoir et leurs travaux ont acquis une grande et légitime considération, partout où l’on parle d’elle, partout où elle est directement ou indirectement conviée, on vante son importance, on signale ses progrès, et on y applaudit comme à un bonheur public.
Il est vrai qu’elle était de longue date habituée à de stériles hommages, avec lesquels on croyait sans doute s’acquitter envers elle. Aussi n’en tenons-nous compte que parce qu’aujourd’hui, à côté des discours, il y a des actes qui les commentent et les sanctionnent. D’une part, l’opinion publique, dans les classes élevées et officielles de la société surtout, se montre pénétrée de la grandeur et de l’importance de toutes les questions qui se rattachent à l’agriculture, les suit et s’y intéresse ; d’autre part, le gouvernement impérial, se mettant à la tête du mouvement régénérateur, travaille à aplanir la voie du mieux, et, par un ensemble de mesures et d’institutions, la plupart couronnées d’un plein succès, donne une énergique impulsion à l’amélioration du sol, des instruments de culture et de l’élève du bétail. Enfin jamais on n’avait encore vu en France ni le mérite agricole partager si souvent avec le mérite judiciaire et administratif les distinctions honorifiques, ni des primes si nombreuses et si brillantes être offertes aux lauréats des pacifiques tournois de l’agriculture »…
Oct 1865, H. de Chavannes de La Giraudière
Sources :
- Gallica Bnf : « La ferme-modèle ou L’agriculture mise à la portée de tout le monde » par H. de Chavannes de La Giraudière (Ed. Alfred MAME et Fils, 1856)
- Armand Moisant « De l’architecture métallique aux fermes modèles tourangelles » de Madeleine Fargues (Ed. Alan Sutton)